PHILIPPE MOLLER

Mon enfance a été bercée par le dessin et la peinture, ma mère ayant fait les Beaux-Arts et l’École supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Plus tard, elle m’a encouragé à suivre des séances de croquis de nus sur modèle vivant. En tant que peintre figuratif, elle m’a conseillé et m’a laissé libre de mon orientation picturale. Cependant, je n’ai pas fait d’école d’art. En revanche, la lecture des écrits de Wassily KANDINSKY et de Johannes ITTEN, complétée par des visites d’expositions, a constitué une base solide à partir de laquelle j’ai construit ma démarche vers l’abstraction.

Ainsi, l’abstraction libère la peinture de la représentation. Cela permet à mon imagination de chercher de multiples possibilités harmoniques et rythmiques dans l’organisation du plan du tableau. Par exemple, la structuration graphique par le trait, les translations ou rotations de surfaces, ainsi que la tonalité des couleurs (chaudes, froides, claires, obscures), sont essentiels. Ces éléments permettent de créer des harmonies, des rythmes renouvelés, et des cadences orientées. En conséquence, le regard est invité à cheminer dans la toile, s’immergeant progressivement dans l’œuvre.

Enfin, l’utilisation de tissus marouflés ou de sables renforce cette dynamique et offre une expérience visuelle unique. De cette manière, chaque œuvre devient une invitation à l’interaction visuelle, créant une relation intime avec le spectateur.